Communiqué de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France –  Jeux olympiques juillet 2024

« Ils manquent de tout et ils ont tout en abondance. On les méprise et, dans ce mépris, ils trouvent leur gloire. On les calomnie, et ils y trouvent leur justification. On les insulte, et ils bénissent. On les outrage, et ils honorent. » (Les chrétiens dans le monde, extraits « De la Lettre à Diognète », fin IIe siècle) 

Paris le 29 juillet 2024 – La France a offert au monde quelque chose de grandiose et d’inédit pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques “Paris 2024” ! Si dans son ensemble l’organisation de cet événement international accueilli par notre pays, et le dévouement des forces de l’ordre à le sécuriser, sont à saluer, il n’en demeure pas moins que plusieurs aspects de la scénarisation de cette cérémonie ont heurté la sensibilité des citoyens chrétiens de France et bien au-delà. 

Les évêques orthodoxes de France réaffirment leur plein attachement à la liberté d’expression et celle de la création artistique, qui n’ont de limites que les règles du droit français. Ils soulignent cependant l’importance vitale du respect des valeurs et des convictions de toutes les composantes de la société française, sans invective, sans provocation, et surtout, sans distinction et/ou discrimination entre ceux qui croient, et ceux qui ne croient pas. L’État en est le garant, surtout quand il s’agit d’une représentation artistique qui est faite et présentée au nom de la France, et qui engage la République. 

Au-delà de ce qui pourrait être, et/ou être perçu, comme une atteinte subversive aux valeurs, à la foi chrétienne et à ses représentations, ce qui est en cause, et appelle un correctif de la part des autorités, ce sont l’excès, la provocation et la subversion que certaines représentations induisent, et qui ne manquent pas de susciter indignation et polémique. 

Tout en saluant les autres aspects inédits de cet évènement international que la France a honoré, les évêques orthodoxes de France appellent les plus hautes autorités de notre pays à corriger cette faille, et à continuer à veiller au respect des valeurs et des fondements du vivre ensemble en France, selon l’esprit de la laïcité républicaine qui implique le respect de tous. Ils affirment que si l’Église ne se conçoit pas comme une société universelle qui cherche à imposer ses normes à toute la société, mais une Église qui est respectueuse des institutions de notre République et en dialogue ouvert avec la société, il n’en demeure pas moins qu’elle refuse que lui soient imposées des normes qui remettent en cause ses propres valeurs, les fondements de sa foi et de sa représentation. 

Père Nicolas Garrigou

Au sujet de l'inauguration des jeux Olympiques et la civilisation du wokisme que l'on veut imposer en Occident !..

Les griffes de Moloch-Baal-Mammon

Certains mettent les chrétiens au rang des ignares. Ils s’imaginent qu’ils n’ont pas le niveau intellectuel et culturel pour un discernement judicieux. Lors de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques, certains wokistes conscients et manipulateurs prétendent que la référence n’est pas la Cène de L. de Vinci, mais le tableau Festin des Dieux de Jan Harmensz van Bijlert (vers 1635), Musée Magnin à Dijon. Les dieux de l’Olympe célèbrent le mariage de Thétis et Pélée ; au centre, Apollon couronné. Bacchus-Dionysos est allongé au premier plan. Ce tableau Festin des Dieux est lui-même une parodie de la Cène de Léonard de Vinci. Ainsi, les auteurs et les adeptes de cette mascarade cherchant à faire diversion tout en tentant de relativiser les faits, proclament sans vergogne, que toute cette polémique autour de ce tableau est provoquée par la droite réactionnaire ! Il fallait s’y attendre ! Toujours les mêmes arguments débiles et obsolètes !

Mais personne n’est dupe. Certains idiots prennent les gens pour des imbéciles. Tout cet étalement de chairs, de corps vus de près dans des attitudes orgiaques avec Dionysos affalé, ivre de vin et de luxure, toutes ces références paganisantes sont une attaque frontale à la chrétienté ! Et il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes dans ce monde déformant et déformé ! Cette table de drag queens fait bien penser à la Cène car tous les personnages sont alignés du même côté de la table. Dans les différents tableaux célébrant le mariage de Thétis et Pélée, des satyres dansent devant la table (ou partout autour de la table), ce qui n’est pas le cas ici. Dans ce tableau, le Bacchus allongé au premier plan pressant au-dessus de sa bouche une grappe de raisin rappelle de façon charnelle le naturalisme de ce dernier. Ainsi, deux aspects sont mis en évidence : le monde des dieux charnels, des dieux pleins de luxure et de concupiscence et le blasphème contre le Dieu Un et contre Notre Seigneur Jésus-Christ. Il faut en être conscient. Quoi qu’en disent certains propagandistes laïcards.

Mais cela ne s’arrête pas là. Quel est le projet de civilisation de notre époque ? C’est plutôt celui qui depuis plus de trois siècles oppose au sein même de l’Occident les valeurs et les normes de la civilisation chrétienne avec celles qui leur sont radicalement opposées et les combattent de toutes leurs forces. C’est un humanisme sécularisé, c’est-à-dire un humanisme subjectif, qui fait une confiance absolue en l’autonomie de la raison humaine pour décider de ce qui est bien et mal, ce qui est vrai et faux, de ce qui doit conduire l’action politique, sociale, culturelle à tous les niveaux. Le tout, naturellement, sans aucune référence à la révélation d’un Dieu qu’on a relégué au statut d’objet de musée, tout juste intéressant à visiter comme une curiosité historique de la pensée humaine. C’est la civilisation de Moloch-Baal-Mammon ! (1)

Ainsi, la Révolution de 89 imposa la déesse Raison, comme Néron imposa la déesse Poppée, on s’agenouille. Comme aujourd’hui on s’incline devant Mammon, le dieu de l’argent. Le néo-paganisme occidental tend à mettre hors la loi les commandements de Dieu inscrits sur les tables du cœur humain ou dans les Livres Saints. Mais le néo-paganisme occidental ment ! Sa logique dernière, c’est la servitude ou la soumission.

Maintenant, essayons de comprendre ce qui caractérise Moloch, Baal et Mammon.

Dans le dictionnaire infernal, nous lisons que Moloch était adoré par des Ammonites sous la figure d’une statue de bronze assise dans un trône de même métal, ayant une tête de veau surmontée d’une couronne royale. Ses bras étaient étendus pour recevoir les victimes humaines, on lui sacrifiait des enfants. Moloch était considéré comme le dieu-puissance qui renverse tout.

Baal était adoré par des Chaldéens, des Babyloniens et des Sidoniens ; il le fut aussi des Israélites lorsqu’ils tombèrent dans l’idolâtrie. On lui offrait des victimes humaines. On voit dans Arnobe (2) que ses adorateurs ne lui donnaient point de sexe déterminé.

Mammon est le démon qui a l’empire sur les richesses, non pas qu’il puisse les distribuer à son gré, sans que Dieu le lui permette, mais parce qu’il les fait servir à tromper les hommes.

Force, pouvoir, idolâtrie et argent ne sont-ils pas aujourd’hui encore les dieux de notre monde contemporain ?

Enfin, ce que les esprits clairvoyants ne manqueront pas de relever, c’est que la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de Paris 2024 est truffée de symboles ésotériques et sataniques qui donnent lieu à de multiples interprétations.

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(1) Cf. La civilisation de Moloch-Baal, Eric Kayayan, in Foi et Vie réformées, 09 juillet 2018.

(2) Arnobe, écrivain chrétien de la fin du IIIe siècle, auteur d'une apologie en 7 livres.

Paul-Emmanuel Stradda

Le 28 juillet 2024.